Algodystrophie et neuropathie cicatricielle : est ce la même chose?

Discussion à partir d’un exemple

Cas clinique :

Mme X, 65 ans est adressée dans une consultation douleur pour prise en charge d’une algodystrophie diagnostiquée il y a 4 mois apparue 3 mois après la mise en place d’une prothèse de genou gauche.
Le diagnostic a été porté sur la douleur avec des troubles neurologiques locaux et une scintigraphie osseuse retrouvant des signes d’hypervascularisation :

 

 

La patiente a bénéficié de bloc sympathique à 6 reprises sans succès.

Examen de la patiente :

Dans cette vidéo vous retrouver l’examen du genou de la patiente.

on retrouve lors de l’examen une zone douloureuse en rouge, une zone d’hypoesthésie en jaune et une cicatrice (en vert) très douloureuse à la manipulation (palper rouler) :

 

 

 

 

 

 

 

La cicatrice est probablement responsable de l’ensemble du tableau douloureux (voir la description dans neuropathie cicatricielle). La confirmation du diagnostic se fait par le traitement de la cicatrice.

Traitement de la patiente :

Le traitement de la cicatrice consiste à infiltrer cette dernière par de la lidocaïne a 1%. Cette injection étant très douloureuse on diminue nettement la douleur de l’injection par une séance de cryothérapie avant l’injection.

Immédiatement après cette séance l’injection de la cicatrice est réalisée.

Dans les minutes qui suivent l’injection de la cicatrice on note une quasi disparition des douleurs. Cette efficacité signe le diagnostic de neuropathie cicatricielle. On remarque également (ce qui est habituel) une normalisation de la sensibilité dans le territoire hyperesthésique.

Discussion :

Comme le montre ce cas clinique, on remarquera qu’un grand nombre de pathologies classées comme SDRC de type 1 sont en faite une neuropathie cicatricielle. L’infiltration de la cicatrice par de la lidocaïne 1% est un test diagnostic simple et fiable d’autant que en dehors de l’examen clinique, aucun examen d’imagerie ne permet de faire ce diagnostic.

On remarquera également que la scintigraphie osseuse dans ce type de pathologie n’a pas d’autre intérêt que de diagnostiquer une autre pathologie (infection, pseudarthrose, etc…). Elle devrait être proposée en deuxième intention si l’infiltration test est négative.

Post operative chronic pain