Avant de parler de traitement de la céphalée de tension on recherchera une cause déclenchante (par exemple un changement de lunettes, des lunettes mal adaptées, un changement de poste de travail, etc….). Les différentes méthodes décrites dans la suite peuvent être associées entre elles. En fonction des patients les méthodes efficaces seront variables.
Méthodes médicamenteuses.
Les antalgiques.
On utilisera principalement des antalgiques de niveau 1 de la classification de l’OMS. En pratique paracétamol, aspirine et anti inflammatoire non stéroïdien (par exemple Ibuprofène).
Attention au traitement au long court par les anti inflammatoires non dénués de risque (cf effets secondaires).
En cas d’utilisation de palier 2 (dérivés morphiniques) attention en utilisation quotidienne à l’apparition de céphalée par abus médicamenteux (elles sont également possibles mais moins fréquentes avec les paliers 1).
Les antidépresseurs.
Ils peuvent diminuer l’intensité des douleurs.
On prescrira des antidépresseurs tricycliques à petite dose par exemple Anafranil (Clomipramine) entre 10 et 25 mg ou Laroxyl (Amitriptyline) entre 10 et 25 mg.
On peut également prescrire des antisérotoninergiques.
On se méfiera des effets secondaires de ces médicaments et de l’apparition d’une certaine dépendance à ces traitements.
Les myorelaxants.
L’origine musculaire de ces céphalées étant fréquentes, un traitement myorelaxant en cure courte peu parfois permettre de stopper une céphalée résistante aux autres traitements institués. Ces traitements sont à base de benzodiazépines (exemple du clonazepam). On insistera sur une courte durée de traitement (quelques jours), ces médicaments entrainant une accoutumance assez rapide.
Les bétabloquants.
Prescrit par certains médecins notamment lorsque il existe un doute sur le diagnostic de migraine. Ces médicaments ne sont pas senser être efficace sur la céphalée de tension. Cependant de part leur efficacité pour combattre les effets secondaires du stress, les betabloquants pourrait avoir un certain effet sur certains patients particulièrement stressés.
La lidocaïne.
Chez certains patients présentant des douleurs rebelles invalidantes une infiltration de lidocaïne 1 %, en éventail, au niveau des 2 écailles occipitales permettra de stopper la céphalée parfois pour plusieurs semaines permettant de démarrer un traitement non médicamenteux (notamment kinésithérapie, ostéopathie).
La toxine botulinique de type A.
Utilisé dans certains pays anglo-saxons des injections de toxine botulique permettraient de diminuer la douleur dans les céphalées de tension et les migraines dites chroniques.
Dans les autres céphalées les études actuelles sont contradictoires.
– OnabotulinumtoxinA for treatment of chronic migraine: Results from the double-blind, randomized, placebo-controlled phase of the PREEMPT 2 trial. Cephalalgia July 2010 30: 804-814, first published on March 17, 2010 ; résumé en ligne
– OnabotulinumtoxinA for treatment of chronic migraine: Results from the double-blind, randomized, placebo-controlled phase of the PREEMPT 1 trial. Cephalalgia July 2010 30: 793-803, first published on March 17, 2010 résumé en ligne
– OnabotulinumtoxinA for Treatment of Chronic Migraine: Pooled Results From the Double-Blind, Randomized, Placebo-Controlled Phases of the PREEMPT Clinical Program. Headache: The Journal of Head and Face Pain, Volume 50 Issue 6, p. 921 – 936
Méthodes non médicamenteuses.
Kinésithérapie.
Un certain nombre de céphalée de tension voir une grande partie sont liées à des troubles musculo-squelettiques de la tête et des cervicales (voir syndrome myofascial). La kinésithérapie s’attachera à lever des contractures et ensuite à rééduquer la position de la tête et du cou qui sont souvent “trop” en avant.
La méthode Mézières qui travaille sur la posture globale peut être particulièrement efficace.
Ostéopathie.
S’attachera à corriger des dérangements vertébrales mineurs ou des syndromes segmentaires cellulo-téno-myalgiques.